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Voici un article écrit par mon amie Régine
Nous nous sommes connues et appréciées au collège à Nantes, elle s'est mariée et est allée vivre à Bruxelles.
Nous avons commmuniqué pendant longtemps et un jour plus rien...
Après 25 ans de silence et grâce à facebook nous nous sommes retrouvées. Cet été j'ai eu le plaisir de l'avoir à mes côtés
plusieurs jours,nous avions énormément de choses et de souvenir à partager
Il faut que je vous dise qu'elle a la plume facile et qu'elle joue avec les mots comme moi avec mes tissus et elle a trouvé que je ne parlais pas
assez de moi sur mon blog!!C'est vrai je n'aime pas parler de moi, alors elle l'a fait à ma place
Je vous laisse découvrir!!
Mamy Martine, mon amie, s’agite ds son atelier qui, en ce moment, à cause de son déménagement, est un vrai chantier ! Il faut un peu la provoquer pr qu’elle accepte que je photographie son antre car organisée et soigneuse, elle pense que cela n’intéressera personne. Elle rêve ss doute de vs montrer, un cliché « atelier spécial couture & so on.. » qd son armoire sera construite, qd ses piles de tissus, ses boites de fils, de cotons, de laine, de boutons et je ne sais quoi encore de mystérieux seront triées, rangées, étiquetées… Au contraire, je pense que ceux qui la suivent devraient voir, l’âme qui s’en dégage déjà et plus tard … on verra ! Sa résistance ne vaut pas grand chose en face de ma ténacité amicale.
L’ambiance est plutôt zen mais le silence est ponctué du crissement carnivore des ciseaux dont le bec acéré tranche le tissu choisi. J’entends, assourdi, le claquement d’un calque, le bruissement de l’éventail des pages glacées d’un catalogue, celui à peine perceptible du froissement des étoffes, et parfois le cliquetis léger d’un remue-ménage, du bout des doigts, ds les boites de boutons. Vs avez compris que mon amie est couturière ? Non… Je suis fascinée par les accessoires qu’elle emploie : gabarit, pince prodige, colle temporaire ( ?), colle définitive (ouf !) embout boule, ouate, tambour, spatule, cutter, planche de découpe. Vs pensez qu’elle est chirurgienne ou bouchère ? Non
C’est une brodeuse, une quilteuse ! une artiste du patchwork ! Ce n’est pas une tare, juste une addiction. Elle utilise un vocabulaire abscons : appliqué, piécé, wave edge, piqué libre, all over, nine-patch déstructuré, évanoui, fantôme ou encore carrés décalés, cachés…Elle explique boutis, trapunto, kantha bengalais, sashiko japonais. Elle m’étourdit avec les styles country, traditionnel ou contemporain.. stich in the ditch ! là c’est moi qui suis ds le ruisseau ! Cette universalité rassemble des artistes perpétuant une tradition et la renouvelant par leurs esprits créatifs.
Ds la quiétude, les pensées de Martine s’envolent, à chaque aiguillée tirée. Ttes les femmes, partout ds le monde, avant elle, et encore après elle, accompliront patiemment le même geste. Elle fixe, d’un regard assuré, le chas de l’aiguille, humecte délicatement le fil, le passe d’un geste précis et le tire. Premiers pas, indispensable du ballet qui suivra. Les prémices sont les mêmes mais chaque œuvre est différente. Elle est liée au choix du fil de coton, perlé ou non, de nylon, de polyester chatoyant, à l’étoffe précieuse de soie, à celle délicate de la dentelle, à la douceur d’un, coton mélangé ou non. Profane, il m’est difficile de visualiser l’ouvrage en cours sauf qu’il apparaitra, au final, uni, strié, avec des fleurs, des ramages, des dessins géométriques, des personnages ou même tt cela à la fois.
Choisir, découper, assembler, ce n’est pas seulement chercher l’harmonie du projet du jour mais aussi mettre ses idées en place ds un long cheminement. C’est alléger ses peines, en composant avec les éléments, couleurs, textures, et finir par être heureuse du cheminement et du résultat de sa réflexion, l’œuvre accomplie, même bouche cousue.